La guerre froide a vu naître bon nombre de projets dont le but était de développer un maximum la course à l'armement...

Vous pensiez que tout cela était terminé ? Vous pensiez qu'ils s'étaient arrêtés ? Et bien vous vous êtes complètement gourrés !

Bien évidemment, en tête des gerbés de la tronche qui aiment faire joujou avec ce qui fait mal, on retrouve nos débiles mentaux favoris, j'ai nommé les dirigeants de l'état américain.

Avant toute chose, reprenons rapidement une partie de l'historique de tout le bazar :

Débutée après guerre, cette course n'a pour but à la base que de s'armer à mort avec tout ce qui est lourd et qui fait un gros BOUM quand ça touche le sol.

Dans les années 60, dans les deux camps, on s'est dit que plutôt que de s'armer qu'en missiles balistiques ça serait franchement plus drôle de chercher à stopper net les attaques ennemies, donc les recherches ce sont orientés vers la défense anti-missile qui aboutit vous l'avez deviné aux fameux missiles anti-missiles...

Les années 70 arrivent et à l'ouest comme à l'est on se rend compte que si l'un des deux trouve avant l'autre le moyen de bloquer toute attaque avec un tel système de défense, forcément le jeu deviendrait beaucoup moins rigolo, ni l'un ni l'autre n'étant capable de dire lequel arriverait le premier à bloquer l'autre radicalement. Donc en 1972, on conclut des accords (Brejnev / Nixon, à Moscou) pour éviter la prolifération de ces missiles anti-missiles. Joie de part et d'autre du rideau, on va pouvoir continuer de faire peur à tout le monde...

En 1983, Reagan qui n'est pas le dernier à aimer se fendre la poire, lui, il aimerait bien voir un de ses engins spatiaux en orbite capable de pulvériser une attaque aux missiles de tout là-haut à grand coups de lasers ou je ne sais trop quelle arme tout droit sorti d'un mauvais James Bond. En tout cas, les successeurs de Reagan, moins cons, laissent tomber ce projet titanesque dès que possible.

Les années 90 ne sont pas très drôles dans le genre aux Etats-Unis : mis à part les missiles Patriot mis au point pour la guerre du Golfe, y'a pas grand chose comme nouveautés... Ailleurs de plus en plus de pays comme l'Inde, le Japon, Israël, le Brésil, l'Ukraine, l'Irak, l'Iran, et peut-être la Syrie se sont dotés de missiles à courte et moyenne portée (300/1000 km), la Corée du Nord elle aussi serait en train de s'équiper, mais de missiles à longue portée (6000km)...

Le but n'est pas la destruction systématique de tous les missiles détectés lors d'une hypothétique attaque d'on ne sait trop qui, mais de protéger impeccablement les zones considérées comme les plus menacés... et je ne sais pas pourquoi mais je crois pas que des patelins comme je sais pas moi, Hénin-Beaumont, soient considérés comme des zones importantes par les USA, vous aurez donc la chance de vous faire canarder gratos, dans ce cas... bref.

Officiellement il s'agit d'investir dans de la prévention.

Faut dire qu'ils s'y connaissent en prévention, presque 40 ans de guerre froide ça vous prépare un pays ma bonne dame ! Ouais enfin pas tout à fait car malgré les 20 milliards de dollars de budget dans tout ce qui est espionnage, aucun service secret américain n'a su prévoir un truc con comme les essais nucléaires indiens, et ce n'est qu'un exemple parmi pas mal d'autres...

De ce fait, au lieu de développer ces services-là un peu plus, les américains ont recours à la bonne vieille méthode du rentre-dedans : une hausse de 7% du budget de la recherche et développement militaire qui se monte désormais à 267,8 milliards de dollars pour lancer un nouveau programme de fabrication de missiles ! Les nostalgiques de l'Amérique des années 50/60 seront ravis...

C'est vrai aussi que la campagne électorale pour les présidentielles va bientôt faire rage et que Bill s'il veut garder son poste va devoir leur prouver à ces petits électeurs chéris qu'il les aime et qu'il veut les protéger...et j'ai comme dans l'idée que l'américain moyen se sent plus en sécurité sous un arsenal de missiles Tomahawk, Patriot ou EKV que sous une armada de diplomates, espions ou encore dans une nouvelle société moins basée sur des rapport de force et de domination, mais là je m'égare...

Si le projet est lancé pour de bon et à long terme (et c'est bien parti pour), les ricains pourront se vanter d'avoir relancé une course à l'armement qui s'était tout de même bien ralentie (à défaut de s'être totalement stoppée), d'avoir définitivement et intégralement bafoué un traité qu'ils avaient déjà bien du mal à mettre en application, et de se foutre de la gueule du monde en crachant ouvertement à la figure d'un désarmement qu'ils disaient être les premiers à désirer... Ils pourront aussi se targuer d'avoir redonner le goût des dépenses militaires massives aux gouvernants les plus psychologiquement fragiles de la planète.