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Famine, gross malheur !
la Chronique énervée de P.A. - diffusée le 16.I.2000

Un magazine de vulgarisation scientifique de janvier s'attarde sur les famines dans le monde et notamment la cause de ces dernières là où elles existent.

Un sujet très eighties faut le dire tout de même, "loin du cœur et loin des yeux l'Ethiopie meurt peu à peu", ça dit peut-être rien aux plus jeunes mais c'était très tendance au milieu des années 80 de pleurer sur le sort des malheureux du tiers-monde et de leur jeter 3 grains de riz afin qu'ils puissent mourir tranquillement de la tuberculose le ventre plein...

Mais ne nous éloignons pas de ce sujet brûlant : "Quoi qui fait la cause des famines dedans le monde qui est le nôtre" ?

Pour ce magazine si la réponse n'est pas simple, il finit tout de même par conclure que tout ça en gros n'est qu'une question de production. Pour l'auteur ces pays touchés par la famine ne produisent pas assez pour régler ce problème. franchement, et sans rire, nous voici plongés dans les abîmes de la crétinisation, dans la quatrième dimension...

Alors, alors, moui mes gaillards... tout ça n'est qu'une question de production et que dire dans ce cas des pays surendettés qui ne produisent que pour payer les intérêts de leurs dettes ? Dettes dont mon esprit étriqué de gauchiste pas très chevelu et encore moins barbu à du mal à imaginer la somme totale ! Et ben rien, ce fameux article fume de bonnes idées, de fait intéressants, mais ne parle jamais de la pauvreté, des dettes, de l'exploitation par les pays riches de ces états économiquement, socialement même aussi parfois, agonisants !

Question : comment peut-on faire l'impasse sur la mondialisation lorsque l'on parle de la production mondiale, comment ? Et bien c'est très simple, on occulte, ou plutôt non, ça fait pas propre d'occulter, on oublie... en tout cas j'espère que c'est un oubli car merde penser que la politique économique mondiale se limite à la production et son contrôle ou son aide au développement par les gouvernements de chaque pays, c'est être le fruit d'une sous-production neuronique !!

Désespoir profond au niveau de mon intellect à la lecture de ce torchon, jusqu'à ce que mon regard, devenu hagard par la médiocrité des conclusions avancées, s'égare quelques lignes plus loin.

Lisons z'ensembles : "Il n'en reste pas moins que dans l'état actuel des choses, le monde est confronté à une répartition non optimale des ressources alimentaires" [ouais que je me dis, ça y est, v'là ti pas que ces scientifiques à la noix... enfin faudrait déjà qu'on me prouve que ce genre de magazines soit vraiment fait par des scientifiques... v'la ti pas disais-je, qu'ils se mettraient à prendre en compte le système économique dominant ? Me serais-je précédemment fourvoyé dans des suputations d'ordre diffamatoire ? Poursuivons...]

"Les pays industrialisés détiennent les deux tiers des ressources, alors que 5% en moyenne de leur population active travaille dans le secteur agroalimentaire, contre 50% dans le tiers monde." [Voilà qui fait chaud au coeur, un semblant d'aperçu de la situation mondiale ! Limite ça ferait presque plaisir si on ne stagnait pas dans une vision très début de siècle de l'affaire, si l'on ne sembler pas se limiter à cette espèce d'internationalisation propres aux échanges des années 20, mais ne nous emballons pas. La suite queue diable, la suite !!]

Lester Brown (un ponte de l'Institut d'Observation Mondial ) note avec ce qu'il faut bien prendre pour de l'humour noir [merci de nos prendre pour des cons mes gens], que "les effets sur la santé de la suralimentation et de la sous-alimentation sont les mêmes : augmentation des risques de maladies, diminution de l'espérance de vie et productivité réduite." [Aïe ! Tout ça avait foutrement bien débuté mais là quand même, comme prévu, on patauge, on patauge.] "La destruction des productions agricoles excédentaires par les agriculteurs des pays les plus riches face au règne de la faim dans les pays du tiers-monde constitue certes une situation choquante et même difficilement supportable."[ Ca sent le soufre là, j'en ai les larmes aux yeux ]

"La solidarité et les aides sont-elles pour autant susceptibles d'apporter une solution au problème ? Il faut d'abord bien préciser les choses. Notre surproduction n'est ni une fatalité ni une donnée immuable. C'est le résultat d'une politique agricole fort dirigiste qui a trop bien réussi. C'est devenu un fléau économique contre lequel se battent tous les gouvernements qui essaient de baisser les coûts de dépense de soutien des marchés... "[Ouargl !! A croire que c'est une plaisanterie... la surproduction un fléau ? Que doit-on dire de la surconsommation alors ? Un fléau contre lequel se battent tous les gouvernements ??
...mais après l'avoir engendré ce "fléau" comme ils disent, ils se battent pour en arriver à quoi ? L'ultra-libéralisme ?
...laissons faire les marchés la voilà LA solution miracle ?
...laissons faire les multinationales, elles se chargeront elles-mêmes de détruire l'agriculture totalement, d'en faire de l'industriel à 100% Il n'y aura ni famine, ni disette, que des pauvres mal nourris mais obèses, flexibles et j'en passe...]

Ensuite l'auteur enchaîne l'idée que l'aide est en fait à double tranchant et les conséquences pour le pays bénéficiaires sont souvent désastreuses...

Est-il nécessaire de développer une conclusion ? L'article résume l'opinion moyenne :

Profitons de l'inefficacité de l'aide alimentaire pour la stopper définitivement le gentil et brave contribuable refuse de débourser pour les pauvres de pays qui sont même pas comme les nôtres, des étrangers de surcroît ! Plus la peine de se décarcasser pour avoir bonne conscience, c'est plus simple.

N'abordons pas les problèmes économiques de fond, la mondialisation n'est pas en cause, les pays riches n'ont pas leur part de responsabilité dans les problèmes alimentaires...

On retombe donc dans les classiques leitmotiv capitalistes les pauvres sont pauvres parce qu'ils le veulent bien, parce qu'ils ne savent pas se débrouiller seuls.

Les problèmes de sous-alimentation se résoudront d'eux-mêmes... Suffit de laisser la population se réguler, et c'est bien parti pour. Enfin, paraît-il. Mieux vaut que les humains soient pauvres mais exploitables, que morts de faim.

Pour vulgariser il faut peut-être souvent simplifier, mais limiter les explications, tronquer les problèmes c'est volontairement bloquer les informations. L'obscurantisme, qu'il soit partiel ou non n'a toujours eu qu'un but préserver la position d'une classe dominante, des dirigeants, en l'occurrence les pays riches...

Le système économique mondial est mauvais, aucun partage des richesses n'est effectué et on voudrait que les pays exploités s'en sortent sans une thune. C'est peut-être un discours qui peut sembler réchauffé mais le discours inverse, dont le magazine en question s'est fait gracieusement le relais, après tout l'est tout autant...

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