Le secret de beauté de Tonton Jörg | |
la chronique du prophète (Steph) - diffusée le 23.I.2000 | |
Réjouissons-nous d'habiter en France, et d'avoir pour chef suprême un homme de la trempe de Jacques Chirac. Un homme que la surcharge de responsabilités et l'obligation de mesurer ses prises de positions en public n'empêchent pas d'appeler un chat un chat, et Jörg Haider un fasciste. Comme il semble loin, cette semaine,
le temps où la milice républicaine enfonçait la porte de Saint-Bernard
(1997), oublié Quel confort ! Nous voilà blanchis des turpitudes de nos propres États par la seule grâce de l'existence d'un néo-Führer à costard top-mode et sourire éclatant. Si j'étais à la place de nos chers dirigeants, moi aussi j'ouvrirais grande ma gueule pour condamner d'un ton solennel le hideux fascisme à tête de play-boy, mais je me garderais bien de faire quoi que ce soit de concret. Pendant 20 ans, en France, les politiques n'ont pas cessé (sauf quelques accidents) de stigmatiser l'horrible Jean-Marie Le Pen, tout en s'accomodant très bien de sa présence qui, par contrecoup, donnait un label progressiste et bienveillant à des gens aussi incontestablement démocrates que Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement ou Alain Madelin. L'Europe de l'an 2000, c'est comme la France de 1990 : on acceptera la présence de l'extrême-droite dans 1, voire 2 pays sur 15, on gueulera un peu et surtout on observera la politique menée par tonton Jörg et ses spadassins. On sait jamais, il peut parfois leur venir de bonnes idées. Par les temps qui courent, où le bas peuple n'hésite pas à aller gueuler et menacer les maîtres du monde à l'endroit même où ils décident du sort de ce monde (Davos, en Suisse, pas très loin de l'Autriche d'ailleurs), au moment où les gamins des écoles se révèlent aussi peu tenables que leurs parents sont détruits et niés par le système économique, il faut toujours avoir un petit Haider dans un coin pour expérimenter les solutions les plus radicales. |
finalement
mis en ligne le 03.V.2000![]() |