| Comment confondre chasse aux étrangers et sécurité publique. |
| baratin emporté de Steph - diffusée le 09.IV.2000 |
| Sécurité
! Nos autorités nous promettent pour les semaines à venir
le renforcement des effectifs policiers dans la ville de Calais. Je respire,
nous respirons tous. Calais, en effet, est le port où s'embarquent la majorité des camions de transport vers l'Angleterre. Or, l'Angleterre attire non seulement les semi-remorques de marchandises, mais aussi la foule hirsute et menaçante des immigrés clandestins en provenance des pays les plus improbables d'Europe de l'Est (et dernièrement yen a de plus en plus de pays improbables par là-bas). L'occasion est trop tentante pour certains de nos amis transporteurs routiers, déjà bien à la peine par les temps qui courent, de se faire un peu de fric, alors hop, ils embarquent à la place des denrées une cargaison de semi-moricauds au parler incompréhensible, mais porteurs de grosses sommes en Deutsche Mark ou en dollars. "Halte-là !" s'exclament alors nos vertueux responsables républicains, soucieux du respect de la loi française autant que du peuple français. "Nous ne saurions tolérer la présence, sur le territoire national, d'éléments incontrôlés venant semer la perturbation, le vol et la traite des blanches chez nos voisins britanniques !" Aussi sec, ces messieurs annoncent le déploiement de 180 CRS supplémentaires à Calais, pour, disent-ils, accroître la "sécurité" dans cette ville (thèse complaisamment relayée telle quelle par la télé régionale). J'aimerais que l'on m'explique ce que la sécurité a à voir avec la chasse aux étrangers, fussent-ils sans papiers (ce qui à mes yeux ne les rendra jamais aussi dangereux qu'un beauf armé d'un fusil de chasse ou qu'une bande de pseudo-racailles excités), à plus forte raison si ces étrangers se planquent désespérément au fin fond de semi-remorques et évitent soigneusement d'en sortir avant l'arrivée. D'un autre côté, il s'agit peut-être dans l'affaire d'accroître la sécurité des agents de la force publique eux-mêmes, et aussi d'améliorer leurs conditions de travail : avec 180 flics de plus, on se répartit mieux le travail, ça aide quand il s'agit de placer ces salauds de pauvres dans des camps de rétention et quand il faut casser la gueule aux récalcitrants. |
| mise en ligne : 14.IV.2000 |
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