Chasse, Pèche, Nature et Bande de Cons | |
la Chronique Agricole de M.L. - diffusée le 04.VII.99 | |
27 %, c'est le score réalisé par les chasseurs dans le département de la Somme aux élections européennes. Facile à expliquer quand on entend certains témoignages : Un délégué de la fédération des chasseurs explique par exemple qu'il ne reste rien dans les petites communes, si ce n'est la société de chasse, "seule association qui fait encore vivre le village". Il a raison. Par expérience, je sais que dans ces petits villages profondément ruraux, la chasse représente l'un des seuls loisirs de l'année, après peut-être le repas de chasse et la réunion d'avant-battue où l'on se retrouve dans une ambiance virile avec l'alcool servi en abondance. Quelle douce euphorie, en effet, de voir depuis les fenêtres de sa maison, le chien de chasse (acheté un bon prix) pleurer dans sa cage ! Et de se dire qu'on le sortira dès l'ouverture à l'automne, cette brave bête... Et quelle émotion de choisir le treillis dernière mode au Manufrance du gros bourg d'à côté ! Quand enfin le grand jour est arrivé, on peut parader fièrement, avec le gamin, dans les champs environnants et retrouver les copains pour faire un carton dans la plaine. Je parle ici de gamin, car évidemment, on transmet ce loisir ancestral à son ou ses rejetons mâles, tradition oblige ! Le petit hic, c'est que du gibier, eh bien, il n'y en a plus des masses... Pour lever un lièvre, faut vraiment se lever de bonne heure ! Salauds d'écolos, c'est encore de leur faute ! |
Si on leur enlevait cet idéal de vie, à ces boeufs, ils seraient capables de faire la révolution et de canarder tout ce qui bouge! Remarquez, pourquoi pas, on peut aider à la chose en supprimant en plus les émetteurs télé... Au meeting des chasseurs à Paris, on pouvait rencontrer d'autres catégories de gens. Notamment cette jeune étudiante parisienne très chic de 21 ans, qui répond au doux nom de Tiphaine. Elle nous dit qu'elle n'est pas seulement venue défendre sa passion, la chasse au cerf en Touraine, mais qu'elle souhaite aussi qu'on "maintienne les traditions à la campagne, comme avant, du temps de nos grands-parents, pour que rien ne bouge". Je la comprends. A n'en point douter, les grands-parents de cette donzelle n'étaient pas des péquenots de paysans de base. Non, ils devaient avoir du bien, tenir les dits paysans sous leur coupe et posséder toutes les terres du village. Ces choses-là, ça ne devrait pas changer, en effet ! Bref... Tout ceci est à pleurer. Mais ne désespérons pas des humains : il n'y a pas que les charniers au Rwanda, en Yougoslavie et dans d'autres innombrables points du globe, dont les responsables sont des gens normaux, comme ces braves chasseurs. C'est marrant d'ailleurs, je vous cite un dernier témoignage d'un de ces chasseurs : |