Alerte aux envahisseurs campagnols | |
la Chronique Agricole de Marie-Liesse de Rohan-Crapaud diffusée le 11.VII.99 |
|
Aujourd'hui, dans notre chronique agricole, voici venir le campagnol, ou rat des champs. C'est une charmante bête quand il est seul, mais le problème, car vous le pressentez bien, chers auditeurs, il y a un problème, c'est que un seul couple de campagnol est capable d'enfanter 150 jeunes entre avril et novembre. Et qu'il faut nourrir toute la petite famille plus la famille des voisins... On en arrive ainsi aux ravages de champs et de prairie depuis quelques années. Ces bêtes sont pourtant présentes dans l'hémisphère Nord depuis 5 à 6 millions d'années et les hommes n'avaient jamais eu trop de problèmes pour les endiguer. Et voilà-t-y pas qu'à quelques mois de l'an 2000, on crie au désastre... Que s'est-il passé ? Tout simplement encore un exemple lumineux de la bêtise de certains humains : ceux notamment de l'Institut National de la Recherche Agronomique, qui a longtemps prôné l'épandage d'un poison anticoagulant censé détruire le campagnol. Ainsi en 6 ans, plus de 11000 litres ont ainsi été répandus dans le département du Doubs. Mais si ce poison permet de sauver une récolte, il n'empêche en aucune façon la colonisation des parcelles voisines, ni un nouvel assaut dans un champ traité dès le printemps suivant. En plus, je ne vous dis pas ce que l'on ramasse comme cadavres de rapaces, de sangliers, de renards et autres animaux sauvages... C'est au point que les chasseurs mes amis crient au génocide ! Un comble, non ? Plus moyen de tuer, les animaux sont morts quand ils arrivent : c'est pas du jeu ! On retrouve donc ces chasseurs pour une fois main dans la main avec les écolos. Seulement, là, ces hommes valeureux semblent craindre le puissant lobby agricole et la fédération de chasse du Doubs a préféré transmettre les résultats d'analyses sur la faune sauvage aux associations d'écologistes, plutôt que d'affronter directement les utilisateurs du poison... On revient à notre problème : il faut limiter le nombre de rongeurs mais ils faut préserver la biodiversité. Et la solution est encore une fois toute simple et pleine de bons sens : retour à la polyculture, des exploitations de taille raisonnable, des cultures de céréales en rotation et restauration des haies. Simple, non ? De cette façon, les prédateurs naturels du campagnol, je cite le renard, les rapaces, l'hermine et la belette, ces prédateurs, donc, boulottent les rongeurs et s'en vont quand ils n'y en a plus... Le cycle normal de la nature, quoi. Mais là encore, les chasseurs viennent fourrer leurs longs nez en abattant chaque année dans le Doubs quelques 3000 renards, PA-CE-QUE-LE-RENARD-EST-UN-NUISIBLE. Dites, ça vous dirait pas de créer le CPNT-C ?? Non, pas Chasse-Pêche-Nature-et Tradition de Chiottes, mais Comité Pour Nettoyer la Terre des Chasseurs. |